samedi 19 mai 2012
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Vous êtes sur le blog de l'association "Les Amis de Marcel Vicaire" peintre, sculpteur et administrateur au Maroc. Marcel Vicaire né le 29 septembre 1893 à Paris est décédé le 22 novembre 1976 à Saint-Etienne.
Les Amis de Marcel Vicaire présentent Marcel Vicaire (1893-1976) peintre orientaliste Ville de Bourg-en-Bresse - 21/09/2012 13:25:00 ![]() Infirmier puis aérostier durant la première guerre mondiale, Marcel Vicaire a le goût du voyage et il se rend au Maroc pour enrichir sa palette. Nommé par Lyautey, il y accomplira finalement toute une carrière d’administrateur passionné au service du patrimoine marocain. Ses premiers croquis rassemblés dans "Au Maroc, Feuilles d'Album", publiés en 1922 et réédités en 2010, donnent une idée juste de la rue marocaine.Des tirages de photographies sur plaques de verre complètent cette présentation ainsi qu'une affiche conçue pour le Syndicat d'initiative de Fès en 1930. Accès à l'exposition aux horaires d'ouverture de la médiathèque Vailland. EXPOSITION du mardi 9 octobre au samedi 3 novembre Médiathèque Vailland 1, rue du Moulin de Brou 01000Bourg-en-Bresse |
ATTENTION : Inscription obligatoire auprès de l'association ; contact lesamisdemarcelvicaireàgmail.com
Seules les personnes figurant sur nos listes seront admises à rentrer après vérification de leur identité.
20 mai à 14h30 devant les monuments (entrée par la rue Guynemer) lecture poétique et évocation puis
concert poésie et musique au kiosque à 16h
Cette musique a été transmise par une longue lignée de musiciens, souvent sans être transcrite, sans enseignement méthodique et les thèmes anciens risquaient d'être déformés ou contaminés par des apports étrangers.
Le service des Arts Indigènes n'a pas tout de suite songé à incorporer la musique dans son programme, mais il a tout de suite encouragé les vieux musiciens de Fès. A partir de 1928 environ il fait porter ses efforts sur la musique marocaine, dont la musique andalouse, et essaye de répondre à des questions telles que la recherche de l'authenticité, la conservation du répertoire, l'évolution et la formation des musiciens.
Marcel Vicaire, comme Inspecteur des Arts Indigènes à Fès, à partir de 1924, a eu un rôle majeur dans la rénovation de la musique andalouse et fut l'animateur du groupe de recherche sur cette forme musicale à Dar Adiyel à Fès.
En collaboration avec le musicologue Alexis Chottin du Conservatoire de Rabat, Marcel Vicaire participe à l'organisation de journées de musique marocaine, à l'audition d'orchestres de musique andalouse et instaure avec les « maâllemine » fassi une collaboration fructueuse qui lui permet de faire un inventaire précis de ce qui existe.
Il s'agit par une recherche méthodique de recueillir toutes les informations théoriques, techniques et pratiques permettant de mettre en place un enseignement approprié qui sauve de l'oubli les techniques traditionnelles avant de les développer. Toutes les leçons des maitres du « ala » sont notées au fur et à mesure de leur enseignement.
Marcel Vicaire participe également à la sélection des jeunes élèves qui bénéficieront de ces cours.
Le moyen le plus sûr pour recueillir un répertoire musical populaire est l'enregistrement phonographique et le Service des Arts Indigènes grâce à des dons des firmes Pathé et Odéon, va pouvoir constituer, dès les années trente une discothèque certes modeste mais d'un grand intérêt pour son action de recueil et de conservation du répertoire traditionnel.
En 1939 est organisée à Fès la première conférence/festival de musique andalouse. Cette 1ère édition visait la sauvegarde et le développement de ce patrimoine musical. Outre les rencontres musicales qui permettent d'apprécier toutes les subtilités de la musique arabo-andalouse , les musiciens et les mélomanes présents échangent, à l'occasion de débats, leurs avis sur les perspectives d'évolution de leur musique et comparent leurs différents répertoires.
Le festival de Fès de la musique andalouse fait partie, aujourd'hui, des célèbres festivals sur le patrimoine organisés chaque année dans la cité idrisside, même si le 2ème festival a eu lieu ...en 1969; en mars 2011 s'est tenu le 16ème festival
Elève des Beaux-Arts, Marcel Vicaire expose au Salon des Artistes Français dès 1918. La bourse qu’il obtient pour le prix Chenavard lui permet de financer son voyage pour "enrichir sa palette dans un pays neuf" : il tombe sous le charme du Maroc, et n’en repart, à contre-coeur, qu'en 1958, malgré les paroles chaleureuses du roi Mohammed V qui tente de le retenir.
Il est accueilli avec enthousiasme par le Maréchal Lyautey, qui s'est fixé comme mission de préserver les splendeurs du patrimoine culturel marocain. En 1924, Marcel Vicaire est nommé Inspecteur des Beaux-Arts et Monuments Historiques du Maroc. Passionné par la beauté et la richesse de l'artisanat marocain, il veut en sauvegarder le savoir-faire traditionnel. Il effectue des études approfondies, sillonnant le Maghreb pour retrouver les techniques millénaires des innombrables métiers d'art : brodeuses et tisserands de brocart de soie, de laine ou de coton, potiers, dinandiers, bijoutiers, armuriers, tanneurs, relieurs et maroquiniers, enlumineurs, babouchiers et selliers, tréfileurs d'or, forgerons, céramistes, mosaïstes, ébénistes... Son oeuvre de rénovation et de préservation de l'artisanat aux côtés de Prosper Ricard se révèle un tel succès à Fès, qu'elle s'étend bientôt à tout le Maroc, puis à la Tunisie et l'Algérie.
Marcel Vicaire sait reconnaître et convaincre les meilleurs maîtres-artisans de développer leurs ateliers, en formant des apprentis. Afin de résister face à la concurrence des friperies et des produits importés à bas coût, il incite les artisans à se rassembler en coopératives.
Déjà conscient de l'importance de la « communication », il organise de nombreux événements : foires artisanales de Fès, Meknès, Marrakech, Rabat... Remise de prix aux meilleurs ouvriers, conférences données à Genève, Monaco, Paris... Sans parler de sa participation active à l'Exposition Coloniale de 1931, à Paris.
De ses excursions à travers le Maroc, il rapporte de nombreuses pièces rares : poteries anciennes, armes, bijoux, costumes... Il rassemble ainsi différentes collections du Musée des Oudaïas, y inaugurant en 1957 le Musée du Costume. Il fait aussi venir au Musée différents corps de métiers, à l'occasion d'expositions temporaires. Il a en effet cette idée, assez nouvelle à l'époque, que l'artisanat mérite toute sa place au sein des Musées.
Peintre, mais aussi photographe, et réalisateur de petits courts-métrages présentant les techniques traditionnelles, il n'a de cesse que de préserver et faire connaître cet artisanat qu'il aime tant.
Membre fondateur de l'Association des Peintres et Sculpteurs du Maroc, il organise des expositions dans les nombreuses galeries d'art des pays du Maghreb, mais aussi en France, aux Pays-Bas, en Italie, en Suisse, au Japon... Identifiant et encourageant les jeunes talents, il suscite et soutient leurs candidatures aux concours prestigieux de la Villa Médicis à Rome ou de la Casa Vélasquez, à Madrid. Remettant à l'honneur la musique idrissite andalouse avec l'aide d'Alexandre Chottin, il fait donner de nombreux concerts dans la belle demeure du Dar Adiyel, où il réside, à Fès. Comme en souvenir, le Dar Adiyel accueille aujourd'hui le Conservatoire de Musique de Fès.
A l'affût des projets de modernisation des transports et des grands chantiers immobiliers, fidèle à la mission que Lyautey lui a confiée -« tu seras mon oeil »-, Marcel Vicaire veille à protéger et à valoriser les villes anciennes, les monuments chargés d'histoire, et les patrimoines classés. Il raconte ainsi, dans ses Souvenirs du Maroc, comment Bab Guissa, une des plus majestueuses portes de Fès, échappe de justesse à la pioche des démolisseurs.
Maîtrisant parfaitement l'arabe ancien, dialectal ou littéraire, déchiffrant les inscriptions coufiques et cursives des stucks des médersas, Marcel Vicaire se plaît à passer pour un «authentique Fassi » : les portes des médersas, mosquées, et autres monuments fermés aux Européens lui sont toujours grand ouvertes. Passionné par la ville de Fès, il fonde, dès 1932 l'association des « Amis de Fès » pour « grouper Marocains et Français soucieux de connaître l'histoire de Fès, ses monuments, ses institutions, les moeurs et coutumes de ses habitants, et désireux de collaborer à un vaste programme d'études, de conférences, de promenades et d'expositions ».
Le Maréchal Lyautey accepte de bonne grâce la présidence de l’association. Il est entouré de « personnalités marquantes des lettres, des arts, du journalisme et quelques hommes politiques sensibles au goût, à la beauté et aux choses de l'esprit 1».
Sa connaissance érudite de la ville de Fès, mais aussi de tous les sites importants du Maroc, fait de Marcel Vicaire le guide idéal pour les invités de marque de la République : il fait ainsi découvrir à Georges Duhamel, de l'Académie française au Maréchal Foch, à Paul-Emile Victor, Frantz Funk-Brentano, fondateur du journal "Le Monde" au Prince Aaj de Danemark, à la Reine Marie-José d'Italie, à Louis Bertrand et à Gabriel Hanotaux de l'Institut ... les beautés du Maroc.
Suivant son exemple, l'association « les Amis de Marcel Vicaire2 » a été créée pour tous les amoureux du Maroc désireux de perpétuer son oeuvre et de la faire connaître. Pour ce faire, les Souvenirs du Maroc, seront bientôt publiés. Marcel Vicaire y raconte mille histoires pleines de vie et d'humour avec une plume aussi vive et nuancée que sa palette de peintre.
Ses Feuilles d'album, véritable « herbier humain » représentent, peints à la gouache, les figures hautes en couleurs de la place Jema el Fna, à Marrakech : le charmeur de serpent, le policier du sultan, le marchand d'oranges, le conteur... Le recueil sera bientôt réédité.
Enfin, la très belle affiche «Venez visiter Fès la Mystérieuse », réalisée pour le Syndicat d'Initiative de Fès, en 1930, sera reproduite.
Autant de manières pour les descendants et amateurs de l’oeuvre de Marcel Vicaire au Maroc, de continuer à la faire vivre afin d’en prolonger les bienfaits…
Odile Crouigneau et
Isabelle Crouigneau-Vicaire, Présidente de l'association « Les Amis de Marcel Vicaire »
1 Voir Souvenirs du Maroc, p. 70
2 Les Amis de Marcel Vicaire, 11 avenue des Etats-Unis, 78000 Versailles. Http://marcelvicaire.blogspot, que vous pouvez contacter pour obtenir ces rééditions.
Par ailleurs, l'association est aussi à la recherche de toutes les oeuvres de Marcel Vicaire : peintures, sculptures, gravures, illustrations de revues et d'ouvrages, photographies, dans le but d'établir un catalogue. Soyez d’avance remerciés pour toutes les informations que vous pourrez transmettre à la présidente de l’Association à ce sujet.
NOEL BRETON
I
Un bruit s'est répandu dans la Basse-Bretagne.
On dit que l'Enfant-Dieu vient de naître, et soudain
Tout s'émeut de la mer à la noire montagne :
L'un a quitté sa barque et l'autre son jardin.
Que de gens ! Pour mieux voir l'aurore qui se lève,
Il en vient de la lande, il en vient de partout,
Et l'on dirait que tous, après un mauvais rêve,
En plein ciel étoilé s'éveillent tout à coup.
Le penn-bas à la main pour soutenir sa marche,
Un pêcheur aux cheveux de neige est en avant.
Jeunes gens, hommes faits suivent le patriarche
Et reprennent en choeur son cantique fervent.
Bas rouges, robe noire et châle des dimanches,
Les femmes bravement leur emboîtent le pas;
Et c'est au loin comme une mer de coiffes blanches.
Un flot qui toujours roule et qui n'est jamais las.
Fillettes au regard étonné, bonnes vieilles,
Il en est de tout âge et de toute couleur.
C'est le bourdonnement d'une ruche d'abeilles
Sous un soleil d'été, dans le courtil en fleur.
Et derrière, mon Dieu, que d'êtres en guenilles
Au visage dolent et pourtant guilleret !
Des boiteux dans l'azur agitent leurs béquilles,
Des ivrognes font halte au premier cabaret.
II
O chrétiens qui rêvez, en plein péché peut-être,
Aux périssables biens qu'on acquiert en passant,
Voyez donc quel palais a choisi, pour y naître,
L'unique, le grand Roi, le Seigneur tout-puissant.
Regardez, bonnes gens. Ce n'est qu'une humble crèche
Où la mère et l'enfant sont blottis dans le foin.
Un boeuf est là, soufflant de son haleine fraîche,
Un petit âne roux fait hi-han dans un coin.
Pauvre hutte branlante et que rien ne protège,
Sait-elle seulement qui lui vient aujourd'hui ?
Par l'étroite lucarne, où frissonne la neige,
Le vent du Nord tempête et hurle, il est chez lui.
Mais toute jeune est l'accouchée et toute blonde.
Son visage de fleur sourit divinement.
Le poupon qu'elle allaite est le Maître du monde,
Elle le berce, heureuse, avec tremblement.
Et la mer au dehors, la grande mer s'arrête.
Recueillie et craintive, elle a l'air d'écouter,
Au fond du ciel éclate un cantique de fête;
Tous les anges de Dieu se sont mis à chanter.
III
Nos gens sont arrivés bien las. Que leur importe ?
Voici l'heure adorable et le divin moment.
"Laissez, mes bons amis, vos penn-bas à la porte,
Dit Joseph, vous aurez bientôt contentement."
Et la Vierge a souri, plus belle que l'aurore,
L'enfant s'est éveillé, tendant ses petits bras.
Ah ! bien abandonné qui souffrirait encore !
Plus d'un tremble de fièvre et ne s'en doute pas.
Mais quel grand souffle emplit la chétive demeure ?
Le biniou prélude. O Dieu, la douce voix ?
C'est, sous le triste ciel, la Bretagne qui pleure,
la Bretagne qui pleure et qui chante à la fois.
Nos commères pourtant ont le coeur bien à l'aise;
Laquelle ne voudrait toucher le nouveau-né ?
Elles ouvrent des yeux grands comme une fournaise,
Se disent l'une à l'autre : "Oh ! oh ! oh! ma iné."
Elles sont à genoux. Leurs larmes fendent l'âme.
Toute mouillée encore, s'envole une chanson.
Faut-il pas attendrir la bonne chère dame
Et faire rire un peu le joli nourrisson ?
Déjà, grâce aux pêcheurs, frétillent sur la paille
De beaux poissons d'argent avec des reflets bleus.
Que ce homard a l'air terrible, et quelle taille !
Le turbot sans pareil, le bar miraculeux ?
Et voici qu'un lait pur écume dans les jattes.
On allume le feu : c'est pour la soupe aux choux.
Il suffit d'un instant pour griller les patates.
Vive les crêpes d'or avec le cidre doux !
La longue Zéphyrine apporte un pot de beurre,
Et choit tout de son long, si grand est son émoi;
En fait de goutte, Aimée eût toujours la meilleure,
Francine offre son coeur et c'est assez, ma foi.
Mais le plus beau de tout, c'est le petit navire
Que bien dévotement présentent les gamins;
L'Enfant-Dieu s'émerveille à ce bateau qui vire,
Il rit, en regardant sa mère, et bat des mains.
Seul, monsieur du Jacquot, seigneur plein de prudence,
Reste majestueux. Qui pourrait le troubler ?
Cependant il salue, et, par condescendance,
Il a caressé l'âne avant de s'en aller.
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